Que fais-tu en ce moment ?
Je peins des montagnes

(Jean Claude Reïka Vendetti)

Peinture de Reikaï Vendetti,
moine Zen (1946-2001)

Tous les Poèmes et Haiku

Poèmes, haiku, tanka....... Quelques mots pour définir la particularité de l’instant, sa lumière, sa vérité, sa résonance en nous.


Mon ami,
Assieds-toi
Cesse tes allées et venues.
Ton ombre qui s’agite
Sur l’eau
Trouble la sérénité
Des poissons.

Bing Xin

Avec le non-esprit, la fleur invite le papillon
Avec le non-esprit, le papillon invite la fleur.
La fleur ne le sait pas,
Le papillon non plus.
Ne pas savoir, pas de savoir...
Accomplir simplement la loi de l’univers

Dominique Blain

La vérité est là,
indéniable,
sous nos yeux.
Alors même si tout se casse la gueule
Agressif béton névrosé,
C’est vraiment pas la peine
De cesser d’aimer les hommes.
Les murs des humains n’arrêteront
Jamais les lumières de l’esprit...

Guyseika

Avec quel recueillement
la nature écoute
le dit de la pluie de printemps

Luc Boussard

A quoi rêvent-ils dans les fleurs
Les papillons
Muets

Reikan

Tout le monde sait que la goutte d’eau
Se fond dans l’océan, mais ce que personne
ne sait, c’est que l’océan se fond dans la goutte d’eau

Sant Kabir

Elle devient fleur
Elle devient goutte d’eau
La neige tombée ce matin

Chiyo Ni

Le marchand de sandales en paille
Apporte la nouvelle
Les premières fleurs de cerisiers ont éclos

Auteur non connu

La rose est sans pourquoi,
Elle fleurit parce qu’elle fleurit,
Elle ne se soucie pas d’elle même,
Elle ne se demande pas si on la voit.

Angelus Silesius

La douleur et la fatigue
n’aboliront jamais
le souffle de la brise et le chant des oiseaux
dans le matin clair

Luc Boussard

Ce midi là la vie était si égarante
Et bonne
Que tu lui as dit ou plutôt
Murmuré
« Va-t-en me perdre où tu voudras »
Les vagues ont répondu
« Tu n’en reviendras pas »

Nicolas Bouvier

Demain
Le jour suivant ?
Qui sait ?
Nous sommes ivres
De ce jour même !

Ryokan

Le printemps sur les fleurs ne peut se distinguer
Oubliez les différences, vous vous en approchez.
Quand l’oeil s’applique à voir, tout se dérobe à lui,
Alors le papillon s’enfuit chez le voisin.

Yongjue Yuanxian

Paix du vieil étang
Une grenouille plonge
Bruit de l’eau

Bashô

Les pivoines,
Au plus beau de leur
Floraison,
Trop belles pour les cueillir,
Trop belles pour ne pas les
Cueillir

Ryôkan

Comme il ressemble
à son ombre sur l’eau
l’iris

Bashô

Pas même une goutte de rosée
Ne tombe du chrysanthème
gelé

Bashô

Pour dormir j’emprunterais bien
Les habits de l’épouvantail
Gel de minuit

Bashô

Au-dessus du bain
Elle pourchasse son ombre
La libellule

Chiyo Ni

Parfum de chrysanthèmes
Semelles usées
Dans le jardin

Bashô

Les yeux ouverts
le grand monde me remplit
ainsi
il n’y a plus de différend
entre moi et moi

Luc Boussard

De lui-même, le monde est sonore,
Et le vide à jamais silence.
Ce qui se lève au coeur du calme
Au coeur du calme se dissout.

Auteur non connu

Le vent de l’hiver
Dans le bois de bambous
S’est caché

Bashô

Je suis le fleuve
qui remonte à contre-courant
à l’intérieur du fleuve

Luc Boussard

L’ombre du bambou au clair de lune
Balaie les marches
La poussière n’en demeure pas moins.
Le rayon de lune plonge au fond du bassin
L’eau n’en frissonne pas pour autant

Poème tiré du Zenrin Kushu

Le vent souffle, s’apaise, cesse
Les oiseaux chantent
Dans la vallée de la montagne profonde
Une fleur tombe
Plus paisible encore est la montagne

Maitre Keisan

O merveille
les cerisiers ont déployé
leur coiffe de neige printanière
sous le doux ciel du Japon

Luc Boussard

Le vent souffle
la terre tourne
pourquoi bougerais-je ?

Luc Boussard

Marcher
comme mon chat sous la lune
humble seigneur
curieux de tout

Luc Boussard

Herbes d’iris
Accrochés à mes pieds
Lacets pour mes sandales

Bashô

Quelle est ma vraie nature ?
Demande le crabe au navet
En enfer
Répond la marmite

Reikai Vendetti

Neige des bambous
tombe et en pleine nuit
pépient les moineaux

Jink

Dans les arbres, le bruit des cigales,
Au pied du rocher, l’eau.
L’averse de la nuit dernière a supprimé les fumées
et la poussière.
Ne dis pas que dans ma hutte il n’y a rien !....
La fenêtre est remplie d’air frais à partager avec toi.

Ryokan

Tout le jour j’ai cherché le printemps sans le voir,
J’ai chaussé mes sandales et couru la région.
Au retour j’ai souri en sentant un prunus :
Le printemps sur la branche s’y trouvait au complet

Monumi


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